Mon papa à moi n'a pas eu de garçon et ma soeur à moi n'a jamais aimé le foot. Alors, c'est à moi qu'il a transmis cet amour, cette passion. Attention, je ne dis pas que seuls les mecs aiment le foot, mais dans la tête de mon père en 1982, ça se passait comme ça.
Quatre ans j'avais, quand il m'a emmené à la Beaujoire qui restera à jamais mon premier "jardin", voir un match du FC Nantes.
J'ai tellement aimé cette ambiance, les cris, la joie, la frustration, la délivrance, enfin.
Plus tard, au grand désespoir de mon père, fervent supporter de l'OM, j'ai développé une passion sans borne pour le Paris Saint Germain. Mon pauvre papa en pleure encore je crois.
C'est de là sans doute, qu'est née ma fidélité. Parce que des défaites, des déconvenues, des saisons complètement merdiques, j'en ai vécues. Supportrice du PSG, c'est un sacerdoce.
Par le plus grand des hasards, j'ai épousé un footeux qui est aussi supporter du PSG. Ca aide je dois dire.
Finale Coupe de France 2010 - PSG/Monaco
Je crois qu'il faut le vivre, qu'il faut l'être pour comprendre ce qui se passe dans la tête d'un footeux. Ce qui pousse une personne à maudire un arbitre sur trois générations, à pleurer de rage, hurler de bonheur, sauter, embrasser un inconnu qui porte le même maillot, couiner comme une groupie quand un joueur prend la pose avec nous.Ce qui pousse parfois... à dire des gros mots, ouais j'avoue.
Il faut aimer ça pour ne pas verser dans le "c'est bon, c'est juste 11 connards qui tapent dans un ballon", il faut aimer ça pour supporter d'entendre ça aussi.
"Tu nous saoules avec ton foot". Ouais, mais c'est pas près de s'arrêter.
Depuis vendredi et cette défaite cuisante de l'Equipe de France, j'écoute, je lis. Et ça me désespère.
Alors hier soir...
J'ai mis des boules quiès pour ne plus entendre les commentaires démago sur le salaire des footballeurs. J'ai mis des lunettes de soleil aussi pour ne plus lire les articles/billets de blogs/statuts facebook encore plus démagos.
Je veux dire, c'est bon, on a compris qu'ils étaient bien (trop ?) payés, qu'on pourrait rénover et faire bouffer la Terre entière avec leurs salaires.
On a bien compris aussi qu'ils étaient mal peignés pour la plupart et arrogants et pas polis et souvent, trop souvent qu'ils ne savaient pas accorder un participe passé. Croyez-moi, ça me fait saigner aussi les oreilles.
On a compris le foot business c'est pas bien, l'argent pourrit tout et puis les petits clubs avec des enfants dedans c'est mieux, y'a un meilleur esprit.
C'est bon, putain, on a compris.
Hier soir donc, j'ai fait virtuellement tout ça pour entrer en communion. C'est comme ça, je suis comme ça, même dans l'adversité, toujours, je défendrai mes équipes favorites : le PSG en tête, Nantes, Liverpool, Arsenal. Et forcément, naturellement, encore et toujours l'Equipe de France.
Et ce malgré Knysna, le raccourci à la mode ces derniers temps. Alors que le malaise, il vient de 98, ne nous leurrons pas.
Bref, hier soir il fallait être en communion. Tous les trois, Nanou, la Fève et moi. On a chanté "ayé les Bleus!", on a vibré. On a bien rigolé quand l'enfant nous a demandé où était Zlatan.
A un moment, je crois que j'ai fait un arrêt cardiaque mais je n'en suis pas sûre.
J'ai broyé la main de mon mari, j'ai mis le feu à Facebook aussi je crois. C'était beau, intense, affreux, tendu.
Le Brésil, nation du football s'il en est, il fallait qu'on y soit. Ne serait-ce que pour assister au beau retournage de veste des médias (coucou Pascal Praud).
Cette image est un poil exagérée.
Je veux dire, j'étais réellement à cran mais mes seins sont un peu moins gros.
(dessin de PapaCube)
On l'a fait. On va au Brésil. En juin, on va encore vivre de belles et moins belles soirées. Et j'en suis HEUREUSE.
Parole de footeuse.
P.S : Je ne parle jamais de foot par ici. C'était la petite exception.
P.P.S : Dis donc, doublé de Sakho hier soir. Il a été formé où Sakho ? Hein ? Où ???